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L’atome – Nucléides, isotopes et radioactivité

Toute la matière qui nous entoure est composée d’atomes. Un nucléide est un type d’atome, et les nucléides radioactifs sont appelés radionucléides. Les radionucléides du même élément sont appelés radio-isotopes.

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L’atome

Un atome est composé de protons et de neutrons, qui forment le noyau. Les électrons sont des particules chargées négativement qui se déplacent autour du noyau en formant un nuage périphérique. Les électrons négatifs sont attirés vers le noyau positif par une force électrique. C’est grâce à cette attraction que les électrons restent en orbite autour du noyau.

Les protons sont chargés positivement, alors que les neutrons sont neutres électriquement. Le noyau porte donc une charge positive.

C’est la grande force nucléaire qui maintient ensemble les protons et neutrons qui forment le noyau, malgré le fait que les protons se repoussent mutuellement.

Cette image montre la structure d’un atome, composé d’un noyau contenant des protons (positifs) et des neutrons (neutres) ainsi que d’électrons (négatifs) qui orbitent autour du noyau.

Chaque élément est identifié à l’aide d’un numéro atomique unique, qui est le même que le nombre de protons dans le noyau de chaque atome qui forme l’élément. Par exemple, il y a 6 protons dans le carbone; pour cette raison, son numéro atomique est 6 dans le tableau périodique des éléments.

Tableau périodique des éléments

Tableau périodique

Les atomes sont stables lorsque le nombre de neutrons dans le noyau est à peu près équivalent au nombre de protons (même si cela ne signifie pas qu’il y a toujours un nombre égal de neutrons et de protons dans le noyau). Lorsqu’il y a un déséquilibre important entre le nombre de neutrons et de protons dans le noyau, l’atome devient instable.

Pour retrouver sa stabilité, l’atome peut libérer de l’énergie sous forme de rayonnement ionisant, un processus qu’on appelle la désintégration radioactive.

Les atomes d’un ou de plusieurs éléments peuvent se combiner entre eux pour former un composé plus volumineux portant le nom de molécule. Une molécule d’eau (H2O), par exemple, est constituée de 2 atomes d’hydrogène (H) combinés à 1 atome d’oxygène (O).

Cette image montre une molécule d’eau, composée d’un atome d’oxygène et de deux atomes d’hydrogène.

Le nucléide

Un nucléide est un type d’atome spécifique caractérisé par le nombre total de protons et de neutrons qui composent le noyau. Ce numéro correspond approximativement à la masse du nucléide et est appelé nombre de masse.

Le nombre de masse d’un nucléide est mesuré en unités de masse atomique (uma). Par exemple, le carbone 12 a 6 protons et 6 neutrons et une masse de 12 uma.

Cette image montre la manière dont un atome est décrit dans le tableau périodique. On prend comme exemple le carbone, pour lequel on indique le numéro atomique 6 dans le coin supérieur gauche, le symbole chimique « C » au centre, le nom chimique « Carbone » sous le symbole et la masse atomique de 12,011 g/mol.

Les isotopes

Les nucléides d’un élément qui ont le même nombre de protons, mais un nombre différent de neutrons sont appelés des isotopes de cet élément. Il s’agit de variantes du même élément de base. Par exemple, il existe 3 isotopes (ou variantes) de l’hydrogène :

  • l’hydrogène 1, ou protium, qui comprend 1 proton et aucun neutron
  • l’hydrogène 2, ou deutérium, qui comprend 1 proton et 1 neutron
  • l’hydrogène 3, ou tritium, qui comprend 1 proton et 2 neutrons

Isotopes de l’hydrogène

Cette image montre la structure atomique de l’hydrogène et de deux isotopes de l’hydrogène, soit l’hydrogène 2 (deutérium) doté d’un neutron supplémentaire et l’hydrogène 3 (tritium) doté de deux neutrons supplémentaires.

Les isotopes de l’uranium comprennent :

  • l’uranium 235, formé de 92 protons et 143 neutrons
  • l’uranium 238, formé de 92 protons et 146 neutrons

Isotopes stables

De nombreux isotopes sont stables. Ils ne subissent pas de désintégration radioactive et n’émettent pas de rayonnement. Un isotope est stable lorsqu’il y a un équilibre entre le nombre de neutrons et le nombre de protons. Toutefois, cela ne signifie pas toujours qu’il y a un nombre égal de neutrons et de protons.

Lorsqu’un isotope est petit et stable, il contient pratiquement le même nombre de protons que de neutrons. Les isotopes stables plus volumineux ont légèrement plus de neutrons que de protons. La force de répulsion est donc équilibrée par les protons chargés positivement qui se trouvent proches les uns des autres.

Un exemple d’isotope stable est le carbone 12, qui a 6 protons et 6 neutrons, pour une masse totale de 12 uma.

Cette image présente la structure atomique des isotopes stables Hydrogène 1 et Carbone 12.
Cette image montre la structure atomique de deux isotopes du carbone, soit le carbone 12 et le carbone 14. Le chiffre placé après le nom de l’atome indique le nombre de protons et de neutrons. Les deux isotopes du carbone contiennent 6 protons; le carbone 12 contient 6 neutrons, tandis que le carbone 14 contient 8 neutrons.

Isotopes instables

Un isotope instable est un atome dont le noyau est instable en raison d’un déséquilibre entre le nombre de protons et de neutrons. Les isotopes instables sont radioactifs, et donc appelés radio-isotopes.

Le déséquilibre se produit souvent lorsque le ratio entre neutrons et protons est trop bas. Lorsque cela se produit, l’atome perd de l’énergie en émettant du rayonnement ionisant afin de se transformer en forme plus stable. L’atome réduit ainsi sa masse et devient un élément différent. Certains atomes peuvent aussi atteindre la stabilité par d’autres moyens, comme la fission nucléaire spontanée.

Ce processus spontané qui émet de l’énergie s’appelle la désintégration radioactive. De l’énergie peut être émise sous forme de particules alpha, de particules bêta (électrons et positrons) et/ou de rayons gamma. Il existe 3 grands types de désintégration radioactive :

  • désintégration alpha
  • désintégration bêta
  • désintégration gamma

Désintégration alpha

Lorsqu’un atome subit une désintégration alpha, il éjecte du noyau une particule composée de 2 protons et de 2 neutrons.

Ceci a pour résultat que le numéro atomique diminue de 2 et la masse diminue de 4.

Désintégration bêta

Le type de désintégration bêta le plus courant se produit lorsqu’un neutron se convertit en proton en émettant 1 électron du noyau de l’atome.

Le numéro atomique (nombre de protons) augmente de 1, mais la masse ne diminue que légèrement puisque les électrons ne contribuent que peu à la masse d’un atome.

Désintégration gamma

La désintégration gamma est la libération de l’énergie excédentaire présente dans le noyau après une désintégration alpha ou bêta. L’énergie résiduelle est émise sous forme de photon de rayons gamma. La désintégration gamma n’affecte généralement pas la masse ni le numéro atomique du nucléide.

La désintégration gamma peut aussi se produire après la capture des neutrons dans un réacteur nucléaire.

Cette image montre trois types de désintégration radioactive : la désintégration alpha, la désintégration bêta et la désintégration gamma. Dans la désintégration alpha, deux neutrons et deux protons sont éjectés; dans la désintégration bêta, un neutron est transformé en proton et un électron est éjecté, et dans la désintégration gamma, un photon de rayonnement gamma est émis.

Les radionucléides

Lorsqu’un nucléide se désintègre spontanément, l’énergie excédentaire qui est émise est une forme de rayonnement ionisant appelée « T », autrement dit, l’activité. Le nucléide qui se transforme et émet un rayonnement porte le nom de radionucléide.

La désintégration est exprimée ou mesurée en unités appelées becquerels (Bq), et 1 Bq correspond à 1 désintégration par seconde.

Période radioactive

La période radioactive, ou demi-vie, est le temps nécessaire pour que l’activité initiale d’un radionucléide soit réduite de moitié par un processus de décroissance radioactive.

Chaque radionucléide a une période radioactive unique qui peut varier entre une fraction de seconde et plusieurs milliards d’années. Par exemple, il faut 8 jours pour que l’activité d’origine de l’iode 131 soit réduite de moitié, alors qu’il faut 24 000 ans pour le plutonium 239.

Le symbole qui désigne la période radioactive est t½. Si la source originelle de la radioactivité est connue, il est possible de calculer le temps nécessaire à sa désintégration. L’inverse est également vrai. Si la période radioactive est connue, il est alors possible d’identifier le radionucléide.

Cette image présente dans un graphique la désintégration de l’iode 131. Le graphique montre que le pourcentage d’iode 131 diminue en fonction de chaque demi-vie (8 jours chacun).

Activité massique

L’activité massique désigne l’activité (la vitesse de désintégration d’un nucléide qui émet du rayonnement, ou le nombre de désintégrations par seconde) par unité de masse d’un radionucléide.

Il existe une relation inversement proportionnelle entre la période radioactive et l’activité massique. Les radionucléides dont la période radioactive est plus courte émettront plus de rayonnement.

Le cobalt 60, par exemple, a une période radioactive plus courte que l’uranium 238 et émet plus de rayonnement par seconde par gramme. Il se désintègre plus vite que l’uranium 238, qui émet moins de rayonnement par seconde par gramme.

Dans 3 diagrammes circulaires intitulés polonium 210, technétium 99 et uranium 235, des ondes représentant la désintégration radioactive partent d’une petite icône centrale d’un poids. De l’information sur l’activité, la masse et la période radioactive des isotopes est inscrite sous chaque diagramme. Le polonium 210 a une activité d’un gigabecquerel, une masse de 0,006 mg et une période radioactive de 138,4 jours. Le technétium 99 a une activité d’un gigabecquerel, une masse de 1,6 g et une période radioactive de 214 000 années. L’uranium 235 a une activité d’un gigabecquerel, une masse de 12 kg et une période radioactive de 703 800 000 années.

Le tableau suivant présente une comparaison entre différents radionucléides ayant différentes périodes radioactives et montre la relation inverse entre la période radioactive et l’activité massique. La dernière colonne indique la quantité d’isotopes requise en milligrammes pour obtenir 1 mégabecquerel d’activité. L’activité massique est exprimée en becquerels par gramme, et dépend de la période radioactive ainsi que de la masse atomique de chaque radionucléide.

Radionucléide Période radioactive Activité massique* Milligrammes (mg) par mégabecquerels (MBq)
Polonium 210 138,4 jours 166,3E 12 (166,3 TBq/gr) 0,000006
Cobalt 60 5,3 années 41,9E 12 (41,9 TBq/gr) 0,0000239
Césium 137 30,04 années 3,2E 12 (3,2 TBq/gr) 0,0003109
Carbone 14 5 700 années 165,7E 9 (165,7 GBq/gr) 0,006
Technétium 99 214 000 années 624,9E 6 (624,9 MBq/gr) 1,6
Uranium 235 703,8 millions d’années 80,0E 3 (80,0 kBq/gr) 12 000,5
Uranium 238 4,468 milliards d’années 12,4E 3(12,4 kBq/gr) 80 000,4

*TBq : térabecquerel (1 billion de Bq)
GBq : gigabecquerel (1 milliard de Bq)
MBq : mégabecquerel (1 million de Bq)
kBq : kilobecquerel (1 000 Bq)

Sources naturelles et artificielles de radionucléides

Il existe de nombreuses sources naturelles de radionucléides. Leur origine remonte à la formation du système solaire. Certains radionucléides, comme le tritium, proviennent de l’interaction entre les rayons cosmiques et les molécules dans l’atmosphère.

Certains radionucléides qui se sont formés au même moment que notre système solaire, comme l’uranium et le thorium, ont des demi-vies de plusieurs milliards d’années et continuent d’être présents dans notre environnement.

Les radionucléides sont aussi créés en tant que sous-produit de l’exploitation des réacteurs nucléaires et dans les générateurs de radionucléides comme les cyclotrons. Plusieurs radionucléides de sources artificielles sont utilisés :

  • en médecine nucléaire et en biochimie
  • par l’industrie de la fabrication
  • en agriculture

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